P'pit

P'pit American Staffordshire Terrier

American Staffordshire Terrier

Juges et expositions sur notre territoire...


 A l'heure ou nos voisins invitent D. Murphy, P. Perdue, L. Castagna, R. Pascoe, W. Peterson etc Nos expos sont jugées par des juges "multiraces"...


Force est de constater aujourd'hui que l'amstaf se porte mal sur notre territoire. Blessé par une production anarchique et intensive, des lois pénibles et honéreuses... Notre club de race dont la fonction première est de "gérer" la race sous l'égide de la SCC, brille de médiocritée nottement dans l'organisation des expositions. 
A titre d'exemple, voici sur quelques mois les expositions organisées par le STCI, club Italien:
14 novembre: M. Torres (Ngorong Ngorong kennel), 
15 novembre: M. Pascoe (White Rock kennel),
10 avril: S. Loveless (Mystic kennel),
11 avril: B. Petterson (Willynwood kennel), 
5 juin: K. Guillemette (Royal Court Kennel),
10 et 11 septembre: R. Gray (Rounders kennel). 
Bien sur certains de ces juges ne sont pas accrédités FCI. Mais parmis tous les gens connus et resonnus, seuls monsieur x et monsieur y qui jugent lors de nos expos, sont officiels? 

Un mouvement de protestation est né dans le but de faire changer les choses. Une lettre a été rédigée, et est proposée à la lecture et a la signature pour ceux dans les mots résonent en eux. Cette lettre, sera dans un premier temps soumise au CFABAS et plus précisément au président du club avec lequel le débat est ouvert depuis le mois de novembre. La lettre, une fois les signatures réunies, sera transmise a Monsieur Arthus, président de la SCC. Merci de prendre le temps de la lire dans l'intérêt de l'amstaf. 

Monsieur Arthus,
Nous venons à vous ce jour pour vous alerter de notre insatisfaction quant au cartel des juges proposés sur notre territoire pour notre race: L'american staffordshire terrier. 
Mi novembre 09, nous avions déjà alerté M. Tasse, Président de notre club de race quant à la baisse de qualité du cheptel national. Un débat avait été engagé et à cette occasion, nous avions constaté que les juges dans leur majorité, sont peu connaisseurs de notre race. A titre d'exemple car il en faut, M. Jouhanchicot, qui jugera la nationale d'élevage de cette année, ne connait pas le standard de la race. Celui-ci précise tel qu'il a été écrit le 10 juin 1936 (voir en pièce jointe) qu'il n'y a pas de limite de taille à respecter mais plutôt une taille idéale à rechercher. Donc à qualité égale, il faudra préférer le chien qui se rapprochera le plus de la taille idéale, et non penser que le standard de l'amstaff impose une taille rédhibitoire. A l'exposition (CACIB) de Bourg en Bresse jugée par M. Juanchicot du 21/ 02/ 10, sur un coin de la table de jugement étaient affichées en mémo les tailles idéales recherchées. Celles-ci ont été prises pour des limites fixes. M. Juanchicot ignorant par ailleurs que le club de race avait émis une tolérance de plus 4 cm par rapport aux tailles qui étaient affichées sur le dit "coin de table" a refusé ce jour là la confirmation pour tous les chiens au dessus de la taille idéale, même pour des chiens dont l'homogénéité et les allures ont été remarquées.
Très récemment, à l'exposition de Montluçon, Mme Marcillaud a refusé de juger un chien en classe champion, décrétant qu'il était trop "maigre". Or ce chien nous le connaissons. Le dit chien est bien un beau représentant de l'american staffordshire terrier, et à ce titre a un physique sportif aux muscles saillants sans éxagération de lourdeur car l'amstaff est bien un terrier et non un molossoïde. Il nous semble donc important pour limiter toutes dérives qu'un effort soit produit afin de mieux informer les juges. Car connaître une race, ce n'est pas seulement savoir en apprécier le standard, et encore ce serait déjà bien, c'est aussi en connaître l'histoire, ce qui l'a façonné et pourquoi. Ceci afin de comprendre ce qu'il est réelement et ne pas être perturbé par ce qu'il est en train de devenir. Ces deux exemples cités sont pris parmis les incidents les plus récents. Ils ne doivent pas être entendu comme étant ciblés uniquement sur ces deux juges car les exemples sont nombreux, tous juges confondus. 
Par ailleurs, nous sommes persuadés que les jugements rendus influent de façon considérable sur l'évolution d'une race. Je vous transmets en pièce jointe l'écrit A. H. Brace qui traite du sujet. Je crois que ce texte prend grand sens quand on le rapporte à L'amstaf. Plus de dix ans que la plupart d'entre nous fréquentons les rings d'exposition français et étrangers. Nous en parvenons tous au même constat: la France a perdu énormément en qualité. 
Enfin, sachez que notre piètre réputation est internationale et que nous sommes la risée des autres pays. J'en prend encore une fois pour exemple la Nationale d'élevage de l'an dernier, dont les classements furent annulés après que l'on se soit rendu compte que la juge nommée ce jour n'était pas habilitée FCI pour juger notre race. Je précise que celà a fait un tollé dans le milieu de l'amstaff mondial... 
Nous nous tenons à votre disposition pour toute question ou aide quelle qu'elle soit ceci dans le désir de voir de belles expositions et de beaux jugements sur notre territoire. 

Pièces jointes: 
Standard et article de A. H. Brace. 

Standard:
American Staffordshire Terrier Breed Standard

Terrier Group

American Staffordshire Terrier StandardGeneral Impression: The American Staffordshire Terrier should give the impression of great strength for his size, a well put-together dog, muscular, but agile and graceful, keenly alive to his surroundings. He should be stocky, not long-legged or racy in outline. His courage is proverbial.

Head: Medium length, deep through, broad skull, very pronounced cheek muscles, distinct stop; and ears are set high. Ears - Cropped or uncropped, the latter preferred. Uncropped ears should be short and held half prick or rose. Full drop to be penalized. Eyes - Dark and round, low down in skull and set far apart. No pink eyelids. Muzzle - Medium length, rounded on upper side to fall away abruptly below eyes. Jaws well defined. Underjaw to be strong and have biting power. Lips close and even, no looseness. Upper teeth to meet tightly outside lower teeth in front. Nose definitely black.

Neck: Heavy, slightly arched, tapering from shoulders to back of skull. No looseness of skin. Medium length.

Shoulders: Strong and muscular with blades wide and sloping.

Back: Fairly short. Slight sloping from withers to rump with gentle short slope at rump to base of tail. Loins slightly tucked.

Body: Well-sprung ribs, deep in rear. All ribs close together. Forelegs set rather wide apart to permit of chest development. Chest deep and broad.

Tail: Short in comparison to size, low set, tapering to a fine point; not curled or held over back. Not docked.

Legs: The front legs should be straight, large or round bones, pastern upright. No semblance of bend in front. Hindquarters well muscled, let down at hocks turning neither in nor out. Feet of moderate size, well-arched and compact. Gait must be springy but without roll or pace.

Coat: Short, close, stiff to the touch and glossy.

Color: Any color, solid, parti, or patched is permissible, but all white, more than 80 percent white, black and tan and liver not to be encouraged.

Size: Height and weight should be in proportion. A height of about 18 to 19 inches at the shoulders for the male and 17 to 18 inches for the female is to be considered preferable.

Faults: Faults to be penalized are Dudley nose, light or pink eyes, tail too long or badly carried, undershot or overshot mouths.

Adopted and approved June 10, 1936




QUAND LES RACES CHANGENT

Andrew H.Brace. Royaume Uni

Je me demande bien pourquoi, en tant qu'éleveurs, exposants ou juges, nous avons souvent du mal à admettre que nous nous habituons aux changements qui interviennent au sein des races. Dans certains cas, ces changements sont tellement incrustés dans une race qu'ils sont élevés au rang de caractères désirés alors qu'ils n'apportent absolument rien ni au type ni à la fonction. En général ces changements commencent avec des chiens présentés par des exposants ou des présentateurs célèbres qui posent des jalons que tout le monde suivra allègrement.
Comment les changements s'opèrent-ils ? Ils débutent chez l'éleveur qui élève une portée jusqu'à ce que les chiots soient en âge d'être évalués. L'éleveur qui connaît parfaitement la race examine chaque chiot en gardant à l'esprit le standard et ce qui est correct pour la race. Pour la plupart des races, la " modération " est de mise à plus d'un titre. Considérer tous les caractères d'un quelconque animal avec modération contribuera à l'équilibre de cet animal et au sentiment que " tout colle ". Toutefois, il peut advenir qu'un chiot ait quelque chose de particulier qui attire l'oeil et, inévitablement ce " quelque chose " est l'exagération d'un caractère... un cou trop long, une tête trop fine, une angulation des postérieurs excessive... et c'est là que se situe le danger. L'éleveur qui connaît parfaitement la race pour y être profondément impliqué considèrera ce " quelque chose " pour ce qu'elle est, c'est à dire une exagération et écartera ce chiot qui ne correspond pas au type . Cependant, beaucoup d'autres penseront que cette exagération qui attire inévitablement leur oeil ne manquera pas d'attirer celui du juge dès que le chien entrera sur le ring. Et c'est ainsi que ce chiot est gardé,choyé,éduqué et toiletté.

Aussitôt qu'un chien d'un type " déviant " commence à gagner, la machine est lancée. Ce chien fait son entrée sur le ring d'honneur et d'autres juges font remarquer sa magnifique ossature, son long cou, ses fabuleuses angulations, son corps ultra court, son port de queue quand bien même ces caractères ne sont pas spécifiques de la race. Ils le récompensent quand ils le rencontrent et les autres lui emboitent allègrement le pas. Les éleveurs débutants voyant ce chien ainsi que les prix qu'il remporte pensent qu'ils doivent le prendre comme exemple. Ils se précipitent pour utiliser ce chien et en quelques années, le type " déviant " a la main mise sur la race.
En très peu de temps, un juge peut se trouver devant six chiens dont cinq du " nouveau " type et un absolument correct . Un juge bien informé et au fait de la race pourra affirmer " celui-ci est correct, les cinq autres ne le sont pas ". Par contre beaucoup d'autres juges connaissant peut-être moins la race, choisissant la solution de facilité penseront que les cinq doivent être corrects puisqu'ils sont majoritaires et le sixième rentre chez lui sans récompense.
A ce moment-là, l'éleveur dévoué qui s'est appliqué à maintenir le type et améliorer la qualité commence à se sentir frustré et cela se comprend. Il sait que ce qu'il produit est correct mais le nombre de ceux qui s'éloignent du standard est tellement grand que les juges et les exposants suivent la mode alors que lui, reste seul à nager à contre courant.
Cela s'est produit pour différentes races en Grande Bretagne et ailleurs. J'ai vu beaucoup d'éleveurs " des temps anciens " exposer de moins en moins. Il leur semblait tout simplement qu'il ne servait à rien de présenter leurs chiens à des juges qui ne connaissent pas les caractères essentiels de la race. C'est pourtant ces éleveurs-là qui DEVRAIENT exposer massivement afin que le public
" vierge " puisse voir et apprécier ces chiens.
Lorsque des chiens avec des défauts ( défauts qui attirent l'oeil ) continuent à gagner et reproduire, les nouveaux éleveurs n'ont aucune raison de corriger ou améliorer les spécimens. Pourquoi le feraient-ils? Ces chiens gagnent. Les propriétaires des chiens " à la mode " ont en général la parole et avancent des arguments convaincants sur l'évolution naturelle ainsi que les " améliorations " évidentes. Parfois des esprits obstinés vont jusqu'à vouloir influencer le club de race, demandant une révision du standard afin que celui-ci s'adapte à la
" nouvelle mode "..... un véritable crime. Sans oublier bien sûr la puissance des annonces !

Malheureusement les nombreux changements auxquels nous avons assisté ont les faveurs du public non initié. Qu'est-ce que ça peut faire si un chien est trop poilu, trop droit, trop court, trop long ? Il paraît joli et les juges aiment cette apparence !
Bien que de nos jours le but des expositions soit davantage une course aux récompenses plutôt qu'une préservation de la race, le ring demeure la vitrine des éleveurs.
Il serait bien triste de penser que les véritables éleveurs qui préservent le vrai type de la race avec enthousiasme ne puissent trouver des chiens capables de transmettre leur beauté à la génération suivante.



Andrew H. Brace est un des journalistes canins Anglais les plus prolifiques, et il est impliqué dans le monde cynophile depuis l'âge de onze ans.
Il a baucoup jugé dans le monde entier.

Reproduit avec l'aimable permission de " The Sighthound Magazine ".
www.sighthoundmagazine.ca
Numéro 8 - Eté 2008